jeudi 18 avril 2013

Pour une théologie des épousailles

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Plusieurs livres de la Bible filent la métaphore entre les épousailles humaines et l’amour de Dieu, lesquelles s’opposent respectivement à la prostitution et à l’idolâtrie. Osée a introduit dans la bible la comparaison entre l’amour conjugal et l’amour de Dieu. Or si l’on croit les derniers travaux d’exégèse, Osée a vécu au moment où s’est cristallisé la notion d’un Dieu unique dans le milieu culturel qui a écrit la Bible1. On pourrait penser que l’expérience spirituelle d’Osée, faisant le lien entre son amour malheureux pour Gomer et l’amour de Dieu pour son peuple, a été fondamentale pour la maturation spirituelle des milieux bibliques. En tout cas il y a simultanéité entre cette expérience personnelle, qui a dû faire école puisqu’il a certainement eu des disciples qui ont transmis et complété le livre d’Osée dans le royaume de Juda, et le rejet du polythéisme idolâtrique. L’importance donnée par Jésus au thème de l’amour de Dieu, mais aussi à l’image de noces pour décrire le Royaume de Dieu, montre clairement que parmi les traditions bibliques Jésus s’inscrit particulièrement dans celle initiée par Osée. Quoique tardivement, l’Eglise considère le mariage comme un sacrement. Le Cantique des cantiques a été sans cesse médité, en particulier dans le milieu monastique, réactualisant au cours de l’histoire de l’Eglise la spiritualité d’une Eglise épouse de Dieu. 
Essayons de définir ici les notions centrales d’une théologie des épousailles, puis je souhaiterais discuter de l’usage des citations bibliques pour étayer une théologie, une morale ou une idéologie.
  1. Les épousailles : fidélité et chasteté contre les prostitutions.
Comme déjà indiqué, plusieurs éléments d’exégèse laissent penser que l’expérience concrète d’Osée, à la fois vivant sincèrement l’expérience universelle de l’amour, mais aussi confronté à la prostitution, la négation la plus totale de cet amour, a eu lieu à l’époque de l’apparition de la foi biblique en un dieu unique. Je propose que cet événement original a été fondateur dans l’histoire de la révélation. C’est d’avoir vécu ce bonheur d’être amoureux, puis d’être confronté à l’anéantissement de ce à quoi il avait aspiré par la réalité concrète de la prostitution de celle qu’il aimait qui a permit à Osée de réaliser de quel amour douloureux Dieu aime l’humanité. Il a pu faire le lien entre les récits des commencements qui mettaient en scène une création amoureuse de l’humanité par Dieu, avec la colère que l’on a prêté à Dieu à travers les manifestations naturelles violentes ou à travers des événements historiques injustes. Ce que je propose par « théologie des épousailles », c’est de retourner à cette source spirituelle. L’humanité ne cesse d’accueillir les amours heureux de ses enfants, et dans le même temps l’humanité continue à être en prise avec ses prostitutions. Méditer cette confrontation permet non seulement, à l’instar d’Osée et de ses disciples, de découvrir de quel amour Dieu nous aime, mais aussi cela nous invite à prendre part aux tentatives de séduction de Dieu : dénoncer les prostitutions de notre temps, s’y opposer, inviter l’humanité à retourner au désert pour retrouver son origine, pour redécouvrir sa vocation. 
 
Tout mariage ne s’oppose pas automatiquement à la prostitution. Plusieurs formes de mariages sont mêmes complices de la prostitution, en particulier quand ils ne résistent pas à l’idolâtrie de l’argent, quand ils nient la vocation même de l’humanité créée femme et homme d’être à la ressemblance de Dieu dans une égale dignité et quand ils pêchent contre leurs propres enfants en ne se fiant pas à eux. Je propose d’appeler « épousailles » la dynamique des mariages anti-prostitutionnels. Pour maintenir une continuité sémantique avec le jeu de mot en hébreux biblique entre « ‘Ish » et « Ishah », entre époux et épouse. Je préfère le couple de mot « épouse et époux » à «mari et femme », car ce dernier par l’asymétrie qu’il porte laisse trop facilement penser que l’un serait inférieur à l’autre. De plus l’usage, quoique compréhensible en pratique, assigne mari et femme au possessif. Le mot « épousailles » est aussi toujours un pluriel, ce qui a l’avantage d’exclure l’idée qu’il puisse y avoir un modèle unique de mariage. Sa définition exacte dans le dictionnaire donne « célébration d’un mariage, noces »2 . Cela convient aussi plutôt bien, Jésus ne propose-t-il pas plusieurs fois de comparer le Royaume avec des noces ? Les célébrations liturgiques de l’Eglise ne peuvent-elles pas être pensées en rapport avec une longue fête de noces qui inviterait toute la famille humaine ? 
 
Redonner sens aux mots.
Les épousailles ne sont pas seulement une fête. Elles s’opposent à ce qui nie et perverti l’amour : la prostitution. Dans cette lutte spirituelle, deux vertus me semblent centrales, quoique l’ennemi, la prostitution, les ait flétri dans l’entendement commun que l’on a de leur signification : chasteté et fidélité. Vite dit, la fidélité n’est pas la constance austère et triste dans une relation exclusive avec son partenaire. La fidélité prend tout son sens remis dans un champ sémantique qui écoute l’étymologie. La fidélité a à voir avec « foi », « confiance » et le verbe « se fier à ». Ses antonymes sont « méfiance » et « défiance ». La fidélité, c’est avant tout une relation où règne la Foi, où on se fie l’un à l’autre. On voit alors aisément que les jalousies pour être sûr de l’exclusivité des relations sexuelles de son partenaire sont plus contraires à la fidélité que le fait d’être volage. La fidélité ne contrôle pas l’autre, elle l’encourage. La fidélité se réjouit du bonheur de l’autre.
La chasteté de son côté n’est pas synonyme de continence. Là aussi l’étymologie permet de retourner au sens vivifiant du mot. L’antonyme de « chasteté » est « inceste ». Or ce qui est en cause dans l’inceste, ce n’est pas seulement d'enfreindre des tabous, c’est surtout le fait d'utiliser l’autre comme un moyen pour satisfaire son désir, sans considération pour l’autonomie, le désir propre et la dignité d’autrui. C’est pourquoi certaines relations sexuelles sont forcément non-chastes, parce que vu, les liens de parenté, assouvir une relation sexuelle nierait automatiquement l’autre. Mais la question de l’autre se pose dans toutes les relations, pas forcément quand il y a sexualité active, et pas forcément quand il y a parenté. La chasteté d'est le respect de l’autre dans son altérité. La question de la chasteté se pose donc dans toutes les relations à autrui. Elle se pose de manière plus brûlante quand on s’engage à vivre une relation forte avec quelqu’un en particulier, dans l’amitié, mais évidemment aussi dans l’amour érotique. 

C’est à ce titre que tout couple chrétien est appelé à être chaste et fidèle. On voit aisément comment la chasteté et la fidélité s’opposent à la prostitution. La chasteté refuse tout rapport de domination entre les époux. Elle promeut même la dignité de son partenaire. La fidélité coupe l’herbe sous les pieds de l’argent-idôle. Se fier à l’autre subverti en profondeur la dépendance que l’on pourrait ressentir vis-à-vis des pouvoirs de l’argent. Enfin fidélité et chasteté préservent les enfants des logiques de la prostitution. Être chaste en famille, c’est aussi être chaste vis-à-vis de ses enfants. Ce qui ne veut pas seulement dire s’interdire d’avoir des relations sexuelles avec eux. Cela veut aussi dire ne jamais les instrumentaliser, ne jamais en faire des prolongements de nos ambitions, ne jamais les soumettre aux diktats de nos propres combats et obsessions. Avoir foi en ses enfants, c’est la seule manière de leur apprendre à avoir foi en eux, en la vie, et en autrui y compris dans le Tout Autre.

La chasteté et la fidélité sont aussi des vertus pour notre rapport à Dieu. Souvent les membres de différentes religions, surtout des religions dites monothéistes, se reconnaissent entre eux comme des « croyants ». Je ne me reconnais de moins en moins dans cette désignation. Je crois de moins en moins que l’acte de croire soit central dans nos religions. Il me semble plutôt que « fidèles » désigne plus justement, sinon ce que nous sommes, au moins ce que nous visons. Encore faut-il se défaire de la perversion du sens du mot « fidèle » qui laisse penser qu’il s’agirait de gens obéissant servilement à une hiérarchie et à des préceptes arbitraires. L’origine spirituelle commune de ces religions est la lutte contre les idolâtries (shirk en Islam), qui ne sont pas forcément assimilables au polythéisme au sens strict. Il me semble d’ailleurs qu’on trouve dans des religions polythéistes des spiritualités profondément anti-idolâtriques. Je pense notamment à un certain nombre de poème de Rabindranath Tagore. Les athées et les agnostiques peuvent même à ce titre être moins idolâtres que tous les religieux, puisque, refusant toute représentation de Dieu, ils sont assurés de ne jamais s’en faire de fausses représentations asservissantes. Les chrétiens n’ont-ils pas du temps de leur persécution sous l’empire romain été entre autre accusé d’athéisme ? Une des hérésies que les pères de l’Eglise ont combattue avec le plus d’énergie n’a-t-elle pas été la Gnose ? Les athées et les agnostiques ne sont pourtant pas préservé de se faire des fausses idoles, quand bien même ils ne les nommeraient pas Dieu, mais « Nation », « Argent », « Idéologie », etc.

  Cependant, la théologie des épousailles, centrée sur la promotion de la foi phénoménologique, pourrait proposer une nouvelle manière de penser le dialogue inter-religieux, au sens le plus large, incluant les athées et agnostiques. La foi phénoménologique se rapporte à toute ces occasions de se fier : se fier à ses parents, se fier à un.e ami.e, se fier à son époux.se, se fier à une parole, dite ou écrite, se fier à une institution (état, église, syndicat, parti, entreprise, etc.), se fier à sa vocation, etc. Chacune de ces occasions de foi fait face à un danger d’idolâtrie/prostitution, à l’instar de la foi en Dieu ou de la foi d’un couple d’amant. Sous toutes ces formes, la foi est hautement précaire, car elle ne dépend pas seulement de sa propre capacité à se fier. Elle peut être trahit par l’autre ou par les circonstances. Ne sommes-nous pas désillusionnés, amers et parfois même cyniques vis-à-vis de toutes ces occasions de foi ? Les parents peuvent avoir été violents, ou tout simplement médiocres (ils le sont toujours à un moment ou un autre !), un ami peut trahir ou décevoir, une parole peut avoir été travestie (c’est d’ailleurs la première étape de la chute de l’humanité en Genèse 2 : le serpent travesti la parole de Dieu), on peut échouer à réaliser ce que l’on croit porter profondément en soi… Il est en fin de compte impossible de conserver une foi innocente. C’est le grand défi de la foi : réussir à la susciter de nouveau malgré toutes les désillusions. Nombre de traditions religieuses, spirituelles et philosophiques relèvent ce défi. S’appuyer sur la base de la foi phénoménologique constituerait une nouvelle manière de proposer un dialogue à égalité et dans la réciprocité avec l’ensemble de l’humanité. Un dialogue qui n’hésite pas à s’encourager dans l’émulation spirituelle à lutter contre toutes formes d’idolâtrie et de prostitution. Ce dialogue donnerait un réel soutien à nos contemporains. En effet, aux marges de nos sociétés se développent une nouvelle pathologie psychiatrique, l’autoexclusion, qui a pour origine une grande difficulté à avoir foi en la vie3.

Par ailleurs les fanatismes et intégrismes sont des formes de religions incestueuses. J’ai toujours été étonné de voir une similitude psychologique forte entre les intégristes de toutes les religions que j’ai pu rencontrer. Ils instrumentalisent Dieu et sa parole pour résoudre leur conflit intérieur ou pour assouvir leur soif de pouvoir. Ce faisant ils ne souffrent aucune contradiction, ils sont incapables d’écouter l’autre, un point de vue différent, même une nuance. Ils réagissent avec agressivité, et sont prêts à toutes les violences. Il y a aussi un enjeu éthique dans la manière avec laquelle on lit un texte. Violentons-nous le texte en lui imposant une interprétation que l’on connaît avant de le lire, ou bien nous mettons-nous à son écoute, prêt à nous laisser surprendre et convertir ? C’est en ce sens que la méthode exégétique est aussi un sujet de la théologie des épousailles.
  1. La prostitution de la parole de Dieu
Dans le débat actuel sur le mariage pour tous, on lit souvent des chrétiens fonder leur opposition à toutes unions homosexuelles sur la base de citations bibliques, et d’en déduire une « anthropologie biblique » qui interdirait l’homosexualité. De mon côté, j’ai essayé de construire une théologie des épousailles qui condamne la prostitution, en me référant aussi à un certain nombre de citations. Sommes-nous condamnés à développer des théologies parallèles en choisissant ce qui nous convient dans la Bible ? Quelle herméneutique de la Bible convient ? Mentionnons d’abord que la Bible est traversée de contradictions. Elle est constituée d’un grand nombre de livres, écrits à des époques et dans des contextes différents. A travers ces différents livres, nous découvrons plusieurs théologies différentes. Les livres ayant connu une histoire rédactionnelle particulièrement compliquée peuvent avoir plusieurs théologies entremêlées dans leur trame narrative. La Bible ne présente pas seulement une diversité de théologies, mais aussi différentes cosmologies et anthropologies. Ce qui me paraît le plus critiquable chez les créationnistes, ce n’est pas la faible scientificité de leur théorie de la Création, c’est la faible rigueur exégétique avec laquelle ils lisent la Bible, alors que la Genèse s’ouvre sur deux récits des commencements qui présentent nombre de contradiction. A travers la Bible, on rencontre par ailleurs des modèles du monde très variés, mais que l’on ne pourrait pas rassembler dans un modèle unique. De même, la Bible répond de manière variée à la question "qu’est ce que l’humain?". Dans le premier récit des commencements, l’humain est crée après les animaux terrestres, mais le même jour qu’eux. C’est là qu’on trouve qu’il est crée à la ressemblance de Dieu. Comme si l’humain était à mi-chemin entre l’animalité et le divin. L’humain est créé dès le premier instant féminin et masculin. Dans le second récit, l’humain est modelé à partir de la glaise. Les animaux sont créés ensuite pour que l’humain ne soit pas seul. L’humain nomme les animaux, participant à l’acte créateur de Dieu. L’humain ne trouve cependant de compagnie appariée que quand il est séparé entre féminin et masculin. A ce moment il se nomme lui-même. Cela occuperait beaucoup de temps d’analyser les différences et similitudes entre ces deux modèles, il n’en reste pas moins que ce sont deux représentations différentes de l’origine et de la nature de l’humanité. Vite résumé un premier modèle où l'humain est en continuité avec l'animalité et où la différence de genre est consubstantielle de l'humanité; et un second modèle où l'humain est issu de la terre et qui a connu un temps androgyne avant l'apparition de la différence de genre.

En plus de la présence parallèle de points de vue différents sur Dieu, l’humain, le monde, l’histoire ou la morale, la Bible est traversée par des débats. La Bible dans son intertextualité peut se questionner, s’interpeller, se contredire, se dénoncer et se condamner. Nous en voyons un exemple dans le livre d’Osée. Osée condamne le massacre de Yzréel commis par Jéhu (Os. 1,4-5). Pourtant l’auteur du deuxième livre des Rois présente cet événement comme un acte voulu par Dieu (2Roi9). Tout au plus est manifesté une réprobation en annonçant que la dynastie de Jéhu aura une fin. Mais on se félicite que Jéhu ait chassé et massacré les idolâtres. De même voyons comment Jésus répond au piège tendu par les pharisiens à propos de la répudiation (Mt19,4-5). Jésus ne contredit pas directement la loi. Il pose une hiérarchie des normes. La vocation de l’humanité à la création prime sur la loi de Moïse. Cette dernière a été une concession pragmatique pour éviter pire encore vu la dureté de cœur des hommes. Mais Jésus n’avalise pas ce pragmatisme, qui au fond relève d’un pessimisme à propos de la nature humaine. Il propose de retourner à la radicalité de la Foi en Dieu, car Dieu aime radicalement l’humain. Dans l’absolu rien ne plaide plus pour le fanatisme religieux de Jéhu que pour la théologie des épousailles d’Osée, ni plus pour la loi pragmatique de Moïse plutôt que pour la radicalité évangélique. Je parle néanmoins dans et pour la communauté chrétienne. Parmi ses disciples, il est normal que Jésus-Christ soit l’interprète des Ecritures. Jésus-Christ s’inscrit dans une tradition dans l’histoire de la révélation offerte aux lecteurs et rédacteurs de la bible. Il prend position pour le Dieu qui commande l’Amour du prochain. Il me semble qu’Osée au premier titre se situe dans cette tradition.
 
Encore une remarque sur le danger des citations bibliques sorties de leur contexte pour fonder une théologie, une morale ou une idéologie. La morale sexuelle catholique a été beaucoup organisée au cours du XIXe et XXe siècle autour d’un prétendu interdit de perdre sa semence4, déduite du « crime d’Onan » (Gn 38,8-10). Or le contexte montre bien que ce n’est pas le coït interrompu qui pourrait être la cause de la mort d’Onan, mais le fait qu’il refuse par ce moyen de donner une descendance à la veuve de son frère, ce qui dans la société de l’époque consiste quasiment à la condamner à la mort sociale. Cette dernière interprétation est confirmée par la suite du texte qui d’ailleurs nous ramène à la thématique de la prostitution. Tamar en effet est en droit d’exiger que le petit frère d’Onan lui donne un enfant. Mais Jacob son père, ayant peur pour la vie de ce dernier, vu ce qui est arrivé à ses deux premiers fils, le lui refuse, prétextant de son jeune âge. Tamar est alors effectivement marginalisée. Elle doit habiter dans son clan d’origine et n’y a pas de statut. Alors Tamar se déguise en prostituée au moment où Jacob va au marché vendre ses bêtes. Jacob devient son client sans la reconnaître. Pour salaire elle lui demande un gage pour se faire payer plus tard. Elle conçoit un enfant de cette passe. Jacob croit pouvoir la répudier puisqu’elle a eu un enfant hors du mariage avec quiconque de ses fils. Tamar lui montre alors son gage. Jacob doit reconnaître qu’elle a eu raison et qu’il a été injuste. L’ensemble de la péricope semble plutôt dénoncer l’égoïsme des hommes dans une société où les femmes n’ont plus de statut si elles ne sont ni mariées ni mères légitimes. Ce qui n’a rien à voir avec la contraception dans le cadre du planning familial. Ou plutôt le planning familial est même un moyen pour éviter aux femmes la précarité économique, et même la mort, par de trop nombreuses maternités. Nous voyons d’ailleurs que l’origine de la prostitution pourrait bien être décrite ici dans ce passage biblique. Une femme peut être amenée à être prostituée seulement dans une société qui précarise le statut des femmes. La prostitution est très ancienne, mais ce n’est pas le plus vieux métier du monde. Il est apparu dans un contexte historique précis. Notons enfin que cette femme, bien plus qu’Onan, devait représenter une importance particulière dans la lecture de la Bible que faisaient les contemporains de Jésus, puisqu’elle figure parmi les cinq femmes citées dans la généalogie de Jésus par Matthieu. A noter encore que parmi ces cinq femmes figurent une deuxième prostituée : Rahab ! 
 

1 Conférence de Thomas Römer, « Le dieu YHWH : ses origines, ses cultes, sa transformation en

 dieu unique » ; Cours du Collège de France diffusé sur France Culture, le 9/10/2011. 


http://www.franceculture.fr/emission-l-eloge-du-savoir-le-dieu-yhwh-ses-origines-ses-cultes-sa-transformation-en-dieu-unique-99-

2 http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?12;s=3643157205;r=1;nat=;sol=1;

3 Jean Furtos, « De la précarité sociale à l’auto-exclusion. Quand l’exclusion sociale conduit à se couper de soi-même : quel accompagnement ? » Conférence de l’ENS, ; écouter en particulier les questions-réponses. Egalement disponible aux éditions Rue d’Ulm : « De la précarité à l’auto-exclusion », 2009. http://www.presses.ens.fr/produit.php?ref=978-2-7288-0427-6&id_rubrique=18



4 « Sexe, modernité et catholicisme. Les origines oubliées », Claude Langlois; Esprit, Février 2010, p.110






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